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illeopardi passage intégrant cotation complète des travaux des comédies des sources travaux littéraires historiques dans prose et dans les vers
Traduit par Auguste Lacaussade
Toujours tu me fus chère, ô déserte colline,
Où la haie épineuse à l'âpre floraison
Cache au regard l'espace et l'êxtreme horizon.
Dans l'herbe assis, j'évoque en rêve, j'imagine,
Derrière cette haie, où verdit le gazon,
Des espaces sans borne, un surhumain silence,
De l'absolu repos la morne somnolence.
Le silence infini de cette immensité
Verse en moi les stupeurs de sa sérénité;
Et, percevant le bruit du vent dans les feuillages,
J'oppose à cette voix ce silence éternel.
O vide immensurable où roule en paix le ciel!
Alors me souvenant des siècles morts, des âges
Disparus, je compare aux stériles efforts,
Aux vains bruits des vivants le silence des morts.
D'un innefable émoi mon âme est oppressée;
Et du néant humain sondant le gouffre amer,
Dans cette immensité s'abîme ma pensée:
Et doux m'est le naufrage en une telle mer.
TEXTE DE RÉFÉRENCE: "La poésie de G. Leopardi en vers français", avec une introduction par Auguste Lacaussade, Alphonse Lemerre, Éditeurs, Paris, 1889 ( Voir )
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